Histoire

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Baptisé « los Santos » par Christophe Colomb qui le découvrit à la Toussaint 1493, l’archipel des Saintes a fait l’objet, à partir du 16ème et pour 3 siècles, d’illustres batailles de possession entre la France et l’Angleterre.

Si la première victoire française, conduite par Du Lion et Desmeuriers le 15 aout 1666 est toujours commémorée (c’est la date de la fête patronale), il faudra attendre un traité de 1763 pour que leur appartenance – sur le papier ! – au royaume de France ne soit plus contestée par les britanniques.

Prudent, Louis XVI veut affirmer la vocation militaire de Terre de Haut et ordonne la construction de diverses fortifications  : Fort Louis sur le morne Mire, Fort de la Reine sur l’îlet à cabrit, des vigies (tour modèle du Chameau) et des Batteries (Morel, Mouillage).
Ce n’est pas sur terre mais dans le canal des Saintes que les amiraux anglais Rodney et Hood infligeront aux français (flotte du comte de Grasse) leur plus illustre défaite, le 17 avril 1782. La célèbre «bataille des Saintes» aura vu capturés navires et milliers d’hommes avec, pour contrepartie salutaire, une conséquence directe sur la guerre d’indépendance des Etats Unis dont le renfort de Rodney, trop occupé ici, scellera le sort qu’on connait.

Il faudra encore trente ans de ruses (et d’exploits, en particulier de trois jeunes saintois – Jean Calo, Cointre et Solitaire qui réussiront à guider trois vaisseaux français pris par le blocus britannique en 1809) pour faire des Saintes un territoire définitivement français en 1816.

Un peu de romantisme avec l’histoire d’une jeune saintoise, Caroline, qui en 1822, se suicidera du haut de la batterie de Morel (qui porte aujourd’hui son nom) faute de voir revenir un marin-naturaliste, rencontré lors d’une de ses campagnes. Le Chevalier de Fréminville en perdra la raison, au point, de retour à Brest, de se travestir avec les habits de Caroline qu’il avait emportés…

Tout aussi prudent que Louis XVI, Louis-Philippe entend se prémunir d’une éventuelle reconquête anglaise et, inspiré par Vauban, érige en 1844 une nouvelle fortification sur les ruines de l’ancien Fort Louis, rebaptisée 30 ans plus tard, Fort «Napoléon» par le 3ème du nom, qui dans ses élans, rebaptisera le fort de la Reine en «Joséphine».
Un pénitencier sera parallèlement construit, un temps réservé aux femmes puis, après sa destruction par un cyclone, remplacé par un lazaret de quarantaine imposé aux immigrants.

La vocation militaire de Terre de Haut cesse au début du 20eme siècle et, sort de l’histoire,  nombre de saintois  rejoindront, comme des milliers d’Antillais, les îles anglaises voisines contre le régime de Vichy. En mémoire de son glorieux passé, le «Gibraltar des Antilles» sera, des années durant, célébré par tous les navires de la marine nationale (le navire Jeanne d’Arc ayant même été marraine de la commune jusqu’à sa retraite du service en 2010).

Terre de Haut  accueille les premières résidences de villégiature des guadeloupéens «continentaux»  dans l’après guerre. Le caractère préservé de l’île attire aussi très vite les croisières transatlantiques (première escale dans la baie du France en 1963) puis, avec l’ère des loisirs, des premiers plaisanciers toujours fidèles aujourd’hui.

L’aérodrome est créée en 1966 et trois ans plus tard, le premier hôtel, ouvre ses portes à l’anse à Cointre.

Même si sa vocation pour la pêche  (et la construction de petites embarcations dont le savoir faire s’étendra dans toutes les Antilles) demeure, à partir des années 70, Terre de Haut s’ouvre au tourisme. Pour faire face aux besoins de la population, nombre de travaux sont lancés dont une usine de dessalement de l’eau abandonnée pour son coût d’exploitation au profit de conduites d’eau et d’électricité reliées à la Guadeloupe.

Commerces, hébergements, équipements se multiplient et le nombre de visiteurs croît sans cesse, stoppé, en 2004, par un séisme de magnitude 6. Terre de Haut y aura gagné une nouvelle école, un nouveau clocher pour son église, des reconstructions en nombre mais l’essentiel demeure. Avec un PLU contraignant, 90% du territoire classé à un titre ou un autre, cette île conserve son charme unique qui s’offre à vous.

copyright Office du Tourisme de Terre-de-Haut

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